Comment transposer au plateau des théories scientifiques et en faire œuvre poétique ? Au collège Angèle Vannier, la compagnie Des gens comme tout le monde axera son travail sur une recherche autour des questions du mouvement et de l’énergie, mettant en parallèle l’approche scientifique et l’approche artistique.
Nous travaillerons à partir d’improvisations mêlant expérimentations scientifiques, écriture du texte et travail du corps. La gageure consiste à réunir toutes les disciplines impliquées dans le projet et travailler sur une création artistique. Sachant que nous devrons faire des choix, en fonction de l’évolution de l’écriture et de la collaboration avec les élèves.
Les enseignantes impliquées ont de leur côté déjà évoqué des envies et des corrélations à faire avec le programme scolaire, nous chercherons à dégager notre axe à partir de ces envies aussi. Nous aurons pour but dès le début du projet d’impliquer les élèves dans le processus de création, qu’ils soient acteurs et partie prenante de l’écriture du spectacle. Nous aurons à cœur de créer la cohésion dans la classe dans une même énergie et dans un mouvement commun.
Initiation
La première phase de création sera de créer un environnement d’écoute et de collaboration propices à la création artistique, une cohésion de groupe.
Dans cette première étape de travail il s’agira d’apprendre à connaître les élèves, à appréhender le groupe. Ce sera aussi le moment de leur apporter une technique théâtrale : porter la voix, se sentir présents sur scène, aborder le chœur , l’écoute au sein du groupe… Nous commencerons à aborder le mouvement et l’énergie dans le corps à la fois de manière individuelle et collective.
Ce que le corps imprime dans l’espace , ce qu’il dessine : les différents trajets, les différentes trajectoires. Nous expérimenterons un travail autour de la gravité, du déséquilibre…
Partir du ressenti plutôt que de l’intellect, tenter de partir du corps plutôt que la tête. Pour ça nous utiliserons également le support de la musique et d’exercices ludiques où la réflexion est mise de côté…
Ressentir par la pratique artistique (la danse le mouvement du corps, les marionnettes) et le comprendre de l’extérieur avec la mise en application scientifique.
Voir de quelle façon le mouvement (et l’énergie dans laquelle ce mouvement est imprimé) influe sur la façon de dire et de ressentir un texte, de traverser un plateau…
Recherche
Nous nous attaquerons ensuite à une phase de recherche autour des différentes questions à aborder, un collectage de matière …
L’objectif sera donc de créer une pièce à partir d’un sujet scientifique, de faire du lien entre des disciplines qui n’ont pas l’habitude de cohabiter, et d’y apporter une approche artistique, moins scolaire.
Cette deuxième phase va se développer de façon évolutive avec les professeurs, mettant en parallèle des expérimentations faites en classe et des transpositions au plateau. Il a été évoqué par exemple, la fabrication et l’animation d’un bras géant mécanique que l’on pourrait utiliser comme une marionnette.
La possibilité de travailler avec la technique de la chronophotographie, mettre en scène des images de mouvements décomposés.. De mettre en mouvement des objets inanimés en les soumettant à différentes forces et énergies, en passant par le théâtre d’objets.
Ecriture et Mise en scène
Tout l’enjeu de la dernière phase sera de mettre en pratique et corréler les théories scientifiques à du réel, les relier à une réalité connue des élèves …
Cette troisième phase sera axée autour de la construction et de l’écriture du spectacle final, créer une œuvre artistique cohérente à partir des différentes pièces du puzzle que nous aurons définies lors de la recherche et du collectage…
Comment traduire scéniquement et dans une écriture théâtrale les résultats de ces différentes tentatives, dégager un parti pris de mise en scène.
Nous entrerons ensuite en phase finale de répétitions et de représentations.
Marjorie Blériot et Morien Nolot, Compagnie Des gens comme tout le monde