Les 4e de Betton sont au spectacle ce soir. Ils assistent à « Earthbound » de Johanna Faye et Saïdo Lehlouh (coproduction répétée en résidence au TNB).
Sans s’en rendre compte, les élèves ont démarré leur projet. Ils sont pour le moment spectacteur et s’immergent dans la pratique artistique par la rencontre du travail d’artistes. Une soirée de découverte des multiples facettes du hip hop et pour s’interroger sur le travail chorégraphique.
Grâce à Servane Jarnier du TNB, les élèves ont la chance de pouvoir rencontrer le chorégraphe Saïdo Lehlou, juste avant le spectacle. Ils ont préparé quelques questions à lui poser. La nuit commence à tomber dans le patio extérieur jouxtant la salle.
Les élèves : Comment êtes-vous devenu artiste et avez-vous pratiqué d’autres danses que le hip hop ?
Saïdo : « On peut aimer les livres, la peinture, la cuisine. L’important c’est de trouver sa patte , sa couleur, son identité, son style. Cela signifie qu’il faut comprendre les sensations qui nous traversent, en prenant conscience de ce qu’on peut penser et en apprenant des autres. Adolescent, j’ai commencé des rencontres dans des salles d’entrainement, par des « battle » (confrontations artistiques de danse) et j’ai eu envie de voir ce qu’il s’y passait. »
Les élèves : « Pourquoi le choix de la danse ? »
Saïdo : « A 15 ans, il y avait le foot et certains allaient s’entrainer au hip hop… je les ai suivi. J’ai été attiré par leur accueil, la manière d’être reçu. Il y avait le style vestimentaire, la musique… et j’ai adoré travailler sur le mouvement. La danse est un bon exutoire pour exprimer ses émotions. J’ai démarrer par le break, en découvrant la richesse de la relation avec le sol. Aujourd’hui, je suis co-directeur du centre chorégraphique de Rennes et de Bretagne, et membre du collectif FAIR-E et on a travaillé avec Johanna sur une étape de travail de notre création Earthbound au TNB, sur un processus en relation avec le son, le corps et le mouvement. On questionne des pratiques variées de hip hop, avec la relation à la musique des différents artistes. C’est très lié aux émotions ressenties. »
Ce travail sur les émotions fera sûrement sens avec le projet des élèves les émotions et le cerveau.
La rencontre se termine car il est déjà temps de démarrer le spectacle, les élèves sont impatients de voir les artistes.
Michel Bouchet, Espace des sciences