Après une matinée de filages, les élèves de 3ème du collège Pierre-Olivier Malherbe de Chateaubourg retrouvent Léa et Antoine de la compagnie Quercus. Mais cette après-midi, les rôles s’inversent : ils seront spectateurs.
Ils ont la chance de découvrir en avant-première, la première partie de la nouvelle création de la compagnie Quercus Erraticae, « Elles hululent ».
Après une semaine de résidence au Centre des arts de Chateaubourg, Léa et Antoine ont monté les 20 premières minutes de ce spectacle qui met en scène la vie de femmes scientifiques, pionnières dans leur vie professionnelle mais aussi personnelle.
Avant de commencer, il est demandé aux élèves de noter les points communs et les différences entre leur spectacle et celui de Léa et Antoine.
Léa est seule sur scène, une première pour elle. Une crinoline métallique plante le décor. Elle se servira également d’un rétroprojecteur pour projeter des images. Des vidéos, des bandes sons, des enregistrements viennent s’ajouter. On voit Léa se mettre dans la peau de Mary Anning, célèbre paléontologue. Ce sera ensuite au tour d’Anna Maria Sibylla Merian d’être évoquée, la crinoline devient un arbre. Puis Léa se livre, on découvre un moment de son enfance. Les femmes scientifiques, leurs découvertes mais aussi leur invisibilité ; la nature, sa beauté et sa fragilité sont au cœur de cette représentation.
Les lumières se rallument. Place aux questions.
Les 3èmes commencent timidement. Ils ont noté les points communs et les différences entre les 2 spectacles.
La thématique est commune ; des femmes scientifiques sont mises à l’honneur. Le rétroprojecteur a aussi une place importante dans la scénographie des 2 spectacles. Pareil pour les bandes sons et enregistrements spécialement créés pour les spectacles.
En revanche, dans « Elles hululent », Léa parle sur scène et utilise un décor, choses que ne font pas les 3èmes.
Quelques questions sont posées.
Combien de temps a-t-il fallu pour monter ce morceau de spectacle ? Le texte a été écrit l’été dernier, les vidéos tournées en novembre, les enregistrements audio en décembre, la crinoline a été commandée sur mesure mais ce que les élèves ont vu a été préparé en une semaine.
Pour Léa et Antoine, les 2 projets ont muri en même temps, ils sont donc étroitement liés. Marie et Lucile les accompagnent également sur le projet « Elles Hululent ».
Tous les 4 aimeraient savoir ce qu’ont compris les élèves. Les 3èmes sont les premiers à voir cet extrait. Leurs retours sont importants pour la suite de la création. Mais au final, comprendre le spectacle n’est pas vraiment important ; le plus important étant de ressentir, de vivre une émotion…
Pour la semaine prochaine, les élèves doivent noter un moment qui leur a plu, une image forte du spectacle ; et, inversement, un moment qui leur a moins plu, d’ennui…
Et la suite alors ?
Pour finir de monter le spectacle, il leur reste 1/2h de bande son prête à être exploiter, pleins d’idées au rétroprojecteur à peaufiner…
« Elles Hululent » prend forme petit à petit. L’idée est de rendre la parole des femmes audibles, notamment les femmes scientifiques, longtemps restées dans l’ombre, tel les oiseaux de nuit qu’on entend sans les voir.
Anaïs Pellegrin, Espace des sciences