Après une présentation du projet aux élèves de la classe inscrite du collège François Truffaut par l’Espace de sciences puis par le chorégraphe Bruce Chiefare, Lionel Salvayre de Météo-France intervient auprès des élèves. Référent territorial Pays de Loire, il est en charge de la mission Jeunesse Education de Météo-France pour la Normandie, la Bretagne, les Pays de la Loire et le Centre Val de Loire.

Parcours

L’intervenant aborde dans un premier temps son parcours personnel et professionnel. Passionné enfant de photographies de nuages, il explique lorsqu’il entre à Météo-France pourquoi ce choix de la météo : « pour comprendre la formation des nuages ! ». Les études sont avant tout ciblées sur de la physique, la mécanique des fluides (l’air et l’eau étant des fluides), mais aussi la thermodynamique (les échanges de chaleur, un des moteurs des mouvements dans l’atmosphère).

Même en intérieur avec des morceaux de laine on peut visualiser les mouvements d’air qui s’installent dans une pièce, en raison des différences de températures entre le sol et le plafond, entre le centre de la pièce et les murs…

• Un élève lance une première question. Il a sans doute un peu froid dans le grand CDI où se déroule l’échange. Une petite salle est-elle plus facile à chauffer ? La réponse est positive, un petit bol le matin chauffe plus vite qu’un grand bol ! Et donc un petit volume d’air se réchauffera plus vite.

M. Salvayre a fait des études de physiques (bac+5) et a passé le concours de l’école nationale de la Météo (+3 ans). Il a travaillé en Martinique, à Toulouse, en Vendée et est désormais sur Nantes. Il a travaillé dans des centres météorologiques qui traitent, analysent, modélisent et émettent des prévisions.

Météo-France possède également un laboratoire associé au CNRS, avec des travaux sur les couches océaniques, le manteau neigeux, l’atmosphère…

Différences Météo – Climat

La météo est le temps qu’il fait au jour le jour. Avec une analogie vestimentaire on pourrait dire que la météo représente votre « tenue du jour ».

Le climat lui fait la moyenne des différents jours. Les « normales » en météo représentent une moyenne sur 30 ans. Toujours avec l’analogie vestimentaire, le climat représenterait « l’ensemble de votre dressing ».

Météo-France travaille également sur l’analyse des changements climatiques par l’utilisation de modèles. Ce sont aujourd’hui des modèles numériques qui intègrent un certain nombre d’équations mathématiques.

Lorsqu’on veut représenter l’atmosphère terrestre (une dizaine de km d’épaisseur), on découpe la planète en petites « boites » avec des quadrillages au sol, les équations sont réunis en une série de programmes qui tournent jour et nuit dans de gros calculateurs numériques (supers calculateurs d’une puissance totale pour Météo-France de millions de milliards d’opérations par seconde).

Des photos satellites sont également croisées pour représenter des cartes, comparées avec les réalités du terrain. Il existe des maillages larges à l’échelle de continent entier ou plus précis à l’échelle d’un pays, d’une région, d’un département, d’une agglomération…

Les précisions des « petits modèles » servent à affiner « le grand modèle ». On prend en compte les reliefs : montagnes, collines, cours d’eau…

Quelques modèles de cartes sont présentés à la classe. Dans un premier temps on voit la Bretagne avec des points espacés et l’impression de très faible relief. Avec un modèle plus fin, on visualise les monts d’Arrée et beaucoup d’autres reliefs.

• Un élève demande : quel est l’impact de l’homme sur la météo et sur la planète ?

M. Salvayre précise qu’on connait de mieux en mieux la météo, par les stations au sol (avec des outils comme l’anémomètre, le pluviomètre, la girouette…) partout sur le globe et par les satellites (géostationnaires ou défilants).

Prévisions climatiques

Ces données nourrissent les modèles mathématiques, permettant des prévisions et des représentations cartographiques. Toutes ces informations sont conservées et permettre de mieux connaitre le climat et son évolution. On peut ainsi connaitre les moyennes annuelles de précipitations notamment. La moyenne annuelle à Rennes est de 700 mm d’eau sachant 1mm d’eau représente 1l /m2. A Brest, à Cherbourg ou dans le Pays Basque c’est le double : 1500 mm, soit 1500 l /m2. A titre de comparaison, il pleut 120 J/an à Rennes (1J/3), contre 170 J/an à Brest.

Prévisions météos

Les prévisionnistes météos se relaient et travaillent sur des vacations de 12h car les phénomènes ont lieu en permanence, la nuit, le week-end, pendant les vacances… Les missions sont d’observer, de prévoir mais aussi d’alerter et d’éditer des cartes de vigilance, avec des codes couleurs : le jaune et vert sont sous la responsabilité de l’usager, et l’orange et rouge représente un danger important (où l’état réunit une cellule de crise).

Ces cartes existent depuis une vingtaine d’année, et ont été particulièrement développées après la tempête de 1999. Les gros clients professionnels sont à la fois les gestionnaires d’électricité mais aussi des trains (les rails se dilatant à la chaleur par exemple et modifiant les rayons de courbure, une canicule présente donc des risques important nécessitant de ralentir les trains dans les virages, et ayant donc des incidence sur la gestion des flux de passagers).

Le travail de prévision météo est un travail d’équipe entre les différentes régions, pour comparer les interprétations et être sûr d’aller dans la bonne direction.

• Et la météo à la télé ?

Les cartes présentées émanent de météo-France après une mise en forme différente selon les chaines. La plupart des présentateurs météos sont des journalistes qui ont suivi une formation à Météo-France et qui sont au contact avec l’établissement public.

Quels sujets pour les élèves ?

Suite à l’intervention, un petit point est réalisé, avec les élèves, accompagnés de leurs enseignants d’EPS M. Benberghout et de SVT M. Dufros, ainsi que de l’artiste chorégraphe M. Chiefare. Il en ressort quelques sujets qui pourront être testées de manière artistique avec la danse : les courants marins, la direction des vents, les nuages et la pluie, les orages, les notions de pression / dépression, les turbulences, les montages et la neige, la trajectoire des satellites.

3 points communs émergent des différents sujets abordés : la notion de recherche, le savoir-faire des professionnels et la présence de l’humain.

Michel Bouchet, Espace des sciences