La classe projet du collège Anne de Bretagne découvre le spectacle « Dinosaure », présenté dans le cadre du festival Water proof au Triangle, Cité de la danse.
Le spectacle est source d’inspiration pour leur propre projet qui mêlera danse et sciences. Il s’agit ici d’interroger une question scientifique sur ces géants disparus. Le spectacle propose une mise en mouvement chorégraphique originale mêlant danses animales et jeux d’acteur.
A la fin du spectacle les danseurs et danseuses viennent à la rencontre des élèves sur le bord du plateau. Les questions fusent.
- Comment faites vous ces gestes ? Vos déplacements ne ressemblent pas à des humains, c’est très synchro et vous bougez comme des animaux, parfois ça fait penser à des robots.
Les artistes répondent qu’ils se sont beaucoup inspirés des animaux et principalement des oiseaux, classés aujourd’hui dans le groupe des dinosaures, à la surprise de certains élèves. Les danseurs et danseuse ont des techniques différentes. Maëlle est issue de la danse contemporaine et du modern jazz, Santiago est breaker et évolue plutôt au sol, tandis que Virgile et Ludovic travaille davantage debout avec la technique du popping, avec des contractions et décontractions des muscles en rythme.
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Spectacle Dinosaure – Santiago Codon Gras – Cie. D-daL (dans le cadre de Waterproof) // Photo © Johan Julien
- Pourquoi avoir choisi ce thème demande un élève ?
Le chorégraphe Santiago Codon Gras lui répond : quand j’étais petit j’adorais les dinosaures, j’avais donc très envie de parler de ce sujet à travers ma pratique artistique, il n’y avait pas à ma connaissance de spectacle de hip hop sur ce sujet. C’était aussi un moyen de parler de l’humain et de sa responsabilité aujourd’hui dans l’extinction d’espèces, dans la fin de certains mondes.
- Comment avez-vous travaillé sur ce sujet ?
Le spectacle c’est un peu comme jurassic park mais sans effets spéciaux. Avec la danse, on essaye de faire oublier qu’on est des humains, on travaille sur des états de corps pour être animal, la chorégraphie vient ensuite. Santiago a écrit les textes à partir de ces connaissances de dinosaures, il évoque notamment dans le spectacle l’Allosaurus fragilis, nom scientifique de l’Allosaure, un géant carnivore de près de 10m de long. Santiago à rencontrer le paléontologue français Ronan Allain du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, spécialiste des dinosaures, qui a relu ses textes. Santiago a également emmené toute son équipe sur un site de fouille pour mieux transmettre sa passion en rencontrant des chercheurs au travail.
- Faire un spectacle à partir d’un sujet scientifique était-il difficile ?
Cela n’a pas été facile explique les danseurs. Nous ne sommes pas scientifiques, il a donc d’abord fallu comprendre le texte, qui est complexe. Nous avons appris plein de choses, très intéressantes. Ce n’était pas simple en tant que danseur, mais cette acquisition de savoirs nous à permis d’arriver à être plus juste.
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Spectacle Dinosaure – Santiago Codon Gras – Cie. D-daL (dans le cadre de Waterproof) // Photo © Johan Julien
- Et vous qu’avez-vous retenu dans le spectacle ? demande Santiago.
Les élèves répondent que les dinosaures avaient des plumes !
Ils évoquent aussi le pouletosaure qu’on croise dans le spectacle. En effet, le « chickenosaurus » est un projet d’une équipe de scientifique de réaliser un poulet génétiquement modifié qui ressemblerait un peu à certains de ces ancêtres plus primitifs que notre poulet domestique.
- Une élève du collège demande : quelle est votre plus beau souvenir sur ce spectacle ?
Santiago évoque le premier tableau construit dans le spectacle qui a été réalisé lors d’une résidence de 2 semaines et avec lequel la compagnie a gagné un concours de danse à Saint Etienne, ce qui a été un très beau point de départ au projet.
Maëlle parle des beaux moments le soir après les répétitions et spectacles, lorsque les danseurs se retrouvent et partagent de petites délires collectifs. Virgile de son côté adore jouer dans différentes villes avec des publics différents. Il apprécie particulièrement le public de Bretagne. Ludovic de son côté aime bien quand il y a des ajouts dans un spectacle, parfois des solutions trouvées face à une difficulté, une blessure d’un des danseurs par exemple. Il se souviendra de la petite fille du premier rang qui a eu très peur à un moment du spectacle.
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Spectacle Dinosaure – Santiago Codon Gras – Cie. D-daL (dans le cadre de Waterproof) // Photo © Johan Julien
- Un élève demande justement pourquoi ils jouent à faire peur, en courant dans le public à un moment ?
Ludovic répond qu’il est intéressant de traverser différentes émotions dans un spectacle, même si elles peuvent rendre mal à l’aise ponctuellement.
Merci à toute l’équipe de la compagnie et au Triangle pour ce très beau moment d’échange qui restera dans les têtes des élèves.
Michel Bouchet, Espace des sciences
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