Avec les élèves Ulis de Châteaubourg.
Dans un monde où nous passons une grande partie de notre temps à travailler ou à se distraire devant un écran, les robots pourraient être la prochaine révolution sociétale. Au vu des progrès technologiques à venir sur les algorithmes d’interactions sociales et d’intelligence artificielle, ils pourraient devenir une interface parfaitement adaptée aux humains, réhumanisant ainsi notre rapport à la technologie.
Leur intégration à la société nécessite de notre part à tous un travail de sensibilisation et d’éducation. En effet, les robots sont déjà massivement présents dans notre environnement. De l’aspirateur autonome aux drones militaires en passant par les robots chirurgicaux, industriels, notre société a accepté leur réalité et leur utilité.
Alors que les progrès technologiques permettent aux concepteurs de leur donner une apparence humanoïde, leur existence soulève de nouvelles questions éthiques et quelques inquiétudes auprès des audiences non informées. Dans un monde construit par l’humain pour les humains, cette préférence pour la forme humanoïde prend pourtant tout son sens et renouvelle le champ des possibles de la robotique d’assistance sociale.
Elle a le potentiel pour répondre à certains problèmes cruciaux de notre société, tels que l’éducation et la santé, par exemple dans la prise en charge de l’autisme.
L’ensemble de ces interrogations a conduit les artistes à imaginer un espace où l’humain dialoguerait avec des objets non identifiés, tantôt maitrisables, tantôt indomptables.
Les collégiens seront sensibilisés à la pratique de la danse et du mouvement (Flying Low, Passing throught) pour découvrir le langage de leurs propres corps, avant de découvrir le langage du drone (corps mobile dans l’espace). La parole viendra sur un deuxième temps, dans l’objectif de créer des accents au premier travail de corporalité. Par ailleurs, est envisagée la venue d’un scientifique sur un temps fort, afin de mieux comprendre le fonctionnement d’une machine, et surtout le potentiel qu’elle représente.
Pour créer cet espace de rencontre entre l’humain et le drone, les artistes et les collégiens s’intéresseront aux propositions suivantes :
• L’humain imite la machine
• La machine imite l’humain
• Quand l’humain imite la machine programmée par l’humain
• Qu’apporte la machine à l’humain ? (confort, autonomie)
• Quelles en sont les limites et les dérives ?
• Quel est le lien qui se crée entre l’humain et la machine ?
• Quel langage peut s’établir entre l’humain et la machine ?
• Quelle poésie s’exprime à travers la symbiose du corps humain et du corps de la machine ?
Jérémy Delaunay et Audrey Even, compagnie A corps perdus