Pour sa 3ème participation au projet, la compagnie Le Puits qui Parle s’associe au collège de Montfort-sur-Meu. Avec la classe de 4ème SEGPA, ils exploreront et questionneront ensemble la thématique de l’égalité filles-garçons. L’art et la science sont deux façons d’interroger le monde qui nous entoure.
A l’origine de ce projet « Science sur les planches », il s’agit de s’emparer d’un thème ou d’un questionnement scientifique et de le traduire en représentation, après écriture d’un texte théâtral. La compagnie a déjà participé à cette aventure en 2013/2014 avec « Reflet, mais… qu’est-ce que tu fais ? » au collège Camille Guérin de Saint-Méen-le-Grand et l’année dernière pour l’édition 2017-2018, avec « Les crêpes de Pythagore » au collège Sainte Marie de Maure de Bretagne.
En ce qui concerne la mise en œuvre, le travail de réflexion et d’écriture sera initié par les professeurs qui seront également garants du contenu scientifique.
En tant qu’intervenante théâtre, j’accompagnerai élèves et enseignants dans ce travail préalable de recherche en créant un pont entre la théorie et sa mise en pratique, et j’encadrerai et organiserai la mise en forme du texte et la mise en scène du spectacle.
Des rencontres scientifiques et professionnelles
Au préalable de la première séance, les élèves assisteront à des rencontres scientifiques prises en charge par l’équipe de l’Espace des sciences, qui permettront de lancer des pistes de réflexion et la mise en route du travail de plateau et de répétitions.
Le but est de faire rencontrer aux élèves des personnalités scientifiques dont le parcours déroge aux idées reçues : « c’est un métier d’homme, ou bien c’est un métier de femme » , ou bien des statisticiens venant expliquer leur travail, ou encore des généticiens qui pourraient parler de l’inné et de l’acquis, des « différences » génétiques éventuelles entre les filles et les garçons. Autant de pistes possibles pour alimenter le chemin de réflexion vers cette thématique très riche et très vaste.
Il s’agira donc, pour ce projet, d’amener les élèves à construire puis répéter ensemble un spectacle, en leur faisant prendre conscience des outils de comédiens qu’ils ont à leur disposition pour y arriver (travail du corps, du souffle, de la voix, des sensations…).
Une découverte de la pratique artistique
Il s’agira également de leur faire découvrir une pratique que la plupart d’entre eux ne connaît pas du tout et sur laquelle ils peuvent avoir des préjugés. Le travail débutera donc par des ateliers d’initiation au théâtre, à son langage, par des exercices ludiques, puis notamment par de l’improvisation autour de la thématique (une ou deux séances relayées ponctuellement par Benjamin Bernard, comédien de la compagnie et qui travaille régulièrement au Théâtre de l’Opprimé autour de ces thématiques d’égalité filles-garçons), pour engager des allers-retours du texte au plateau et du plateau au texte. Ainsi le spectacle et le texte s’écriront d’un même mouvement, se nourrissant l’un l’autre, et permettant aux jeunes acteurs d’éprouver le processus de création. Chacun au cœur du collectif, pourra appréhender différents chemins (physique, émotionnel, imaginaire, linguistique, etc…).
L’objectif est donc bien celui de la représentation, mais plus encore celui du chemin, personnel et collectif, pour y parvenir.
Dans l’œuvre collective théâtrale, les élèves sont unis, connectés au cœur d’un même projet, d’une même démarche, et apprennent à regarder le réel autrement, à en jouer, à le modifier.
Les chemins scientifiques et théâtraux sont connexes, évidents, reliés par la démarche de la recherche et du questionnement, et nourris par l’erreur, qui, loin d’être négative, balise la route en direction de notre but.
Sabrina Amengual, comédienne, compagnie Le Puits qui parle.