Voici la suite de la rencontre avec les élèves de la classe projet de 4e d’Orgères et des artistes après une expérience en Travaux Pratiques de chimie racontée dans l’article précédent : « La laine de fer est-elle moins lourde après combustion ? ».
Après la récréation, le groupe quitte la salle des sciences pour la salle de permanence. Afin d’être efficace, les artistes proposent aux élèves un défi : être le plus rapide et le plus silencieux possible pour faire de la place. Pour l’instant, les bruits de tables et chaises qui s’entrechoquent sont trop forts mais il y aura pleins d’autres occasions pour progresser. Temps de manœuvre : 3min et 41 secondes.
Pour s’échauffer, les élèves se frottent toutes les parties du corps et se secouent. Ensuite, ils s’étirent et baillent à gorge déployée. Une fois que tous les corps sont prêts, les élèves marchent dans la pièce mais pas n’importe comment. Ils occupent tout l’espace, ne se frôlent pas et ils évitent de : « tourner en rond comme des moutons » précise Aurélien. Pour ajouter de la difficulté, les artistes contrôlent la vitesse de marche en donnant des chiffres de 0 à 5 (0 étant à l’arrêt).
Une fois cet échauffement terminé, la classe se sépare en deux groupes : l’un est le public de l’autre. L’entrée sur scène, la diction, l’expression faciale, la gestuelle, le positionnement… Tout est décortiqué. Morien insiste : « Quand vous êtes sur le plateau, le public voit absolument tout ». Ensuite, les élèves prennent une chaise et la transforment en accessoire de jeux. Ils doivent bouger sur ou autour de la chaise jusqu’au « TOP! » de Morien. A ce moment précis, ils restent immobiles quelque soit leur position.
La deuxième partie de l’atelier est un atelier d’écriture, les élèves remettent les tables et les chaises en place en 3 minutes. Le temps est plus court mais les manœuvre reste trop bruyantes au goût des artistes. Pour le premier atelier, les artistes demandent aux élèves de noter 5 mots en lien avec chacune des thématiques proposées :
- oxygène
- siècle des Lumières
- féminisme
Maintenant, chacun écrit une phrase avec 3 mots issus de la bases de mots précédemment générée. Les résultats sont absurdes et amusants. En voici un échantillon :
- « La femme du chimiste étudie l’humain. »
- « Les femmes sont des chimistes, elles respirent de l’air. »
- « Lavoisier est une Miss France à cheveux courts et Voltaire l’admire. »
- « Le salaire de la vie des femmes est un interrupteur. »
- « Lavoisier respire de l’air et soutient les femmes. »
Le second atelier ressemble à un cadavre exquis. Chacun complète le morceau de phrase « Rien ne se … » puis les feuilles sont mélangées. Chacun complète et ajoute le morceau de phrase « rien ne se … » puis les feuilles sont de nouveau mélangées. Enfin, chacun termine en complétant le morceau de phrase « Tout … « . En voici un échantillon :
- « Rien ne se téléporte, rien ne bouge, tout se mange ».
- « Rien ne se pense, rien n’existe, tout se décompose ».
- « Rien ne se vole, rien ne se mesure, tout est immense. »
- « Rien ne se meurt, rien ne se blancote, tout apparait. »
- « Rien ne s’apprend, rien ne s’imagine, tout est réécrit. »
- « Rien ne s’écrit, rien ne s’efface, tout s’humanise. »
- « Rien ne sert d’aimer, rien ne se brosse, tous les sentiments se créent. »
- « Rien ne s’évade, rien ne marche, tout arrive. »
- « Rien ne se dessine, rien ne se calcine, tout se kidnappe. »
- « Rien ne se mètre cube, rien ne se colore… »
Que ces textes soient, ou non, présents lors de la représentation, ils peuvent servir de source d’inspiration dans la continuité du projet.
Lucie Wronka, Espace des sciences.